Devenir chef éclaireur
Chaque chef d’unité investi dans sa mission par son responsable hiérarchique, le plus souvent le chef de groupe, prend l’engagement de :
- Remplir fidèlement ses devoirs de baptisé ;
- Observer et faire observer la loi scoute, les principes, les règlements et les méthodes de la fédération du scoutisme européen ;
- Suivre loyalement les instructions données par ses chefs ;
- Poursuivre sa formation et sa progression personnelle pour assurer son service.
Les assistants et adjoints du chef ont également le rôle d’assurer une mission d’éducateur d’enfants ou d’adolescents. Ils s’engagent à aider fidèlement le responsable et l’unité, lui obéir et faire équipe avec lui. Ils doivent également se former et progresser pour tenir leur place de mieux en mieux.
Les chefs éclaireurs doivent avoir 18 ans au plus tard le 31 décembre de l’année scoute en cours. Le chef d’unité doit être âgé de 19 ans au camp d’été. Les formations nécessaires pour encadrer une unité d’éclaireurs sont les licences de chef 1er et 2nd degré, obtenues après avoir suivi avec succès un CEP, Camp-école préparatoire, du degré correspondant. A défaut, une attestation de capacité valable un an peut être délivrée après avoir suivi une formation de base, en attendant le CEP. La réglementation en vigueur décrite dans le livret idoine disponible sur le Next indique toutes les qualifications nécessaires pour un bon encadrement.
Nul besoin d’avoir été éclaireur un jour pour devenir chef : la promesse scoute se prononce à tout âge, et le moteur doit être le désir de servir les plus jeunes dans le cadre du projet éducatif des Guides et Scouts d’Europe. Nous contacter pour plus de renseignements.
De nombreux scoutmestres ne reconnaissent pas à première vue tout le parti que l’on peut tirer de l’application du système des patrouilles.
Comme vous le savez, il consiste à mettre vos scouts en groupes permanents, sous le commandement de l’un d’eux, qui devient chef de patrouille.
Pour obtenir les meilleurs résultats, il faut donner au chef de patrouille une pleine et entière responsabilité. Si on ne lui donne qu’une responsabilité partielle, on n’obtiendra de lui que des résultats partiels.
Les camps écoles
Afin d’acquérir les connaissances et compétences utiles à la responsabilité de chef scout et éducateur, que ce soit comme chef de troupe ou assistant, les Guides et Scouts d’Europe organisent dans chaque branche des camps écoles préparatoires (CEP).
Durant la huitaine de jours d’un camp-école, les chefs reçoivent les formations qui les aideront à bien remplir leur rôle d’éducateurs auprès des jeunes qui leurs sont confiés. Sessions théoriques et pratiques sur la pédagogie, la réglementation, les techniques et bonnes pratiques à observer, mais aussi camps scouts à part entière, les CEP sont le passage indispensable pour tout chef éclaireur. Ils sont encadrés par des chefs brevetés, qui ont servi ou servent encore en maîtrise d’unité.
La formation pédagogique du chef éclaireur se déroule en trois étapes : le CEP 1er degré, le CEP 2nd degré l’année suivante et le camp MacLaren pour les chefs de troupe. Les formations de base organisées par les provinces en début d’année apportent une formation minimale permettant de démarrer l’année, en attendant de faire un camp-école : les attestations de capacité qui y sont délivrées ont ainsi une durée limitée d’un an, et sont non renouvelables. Les inscriptions se font via le site Sycomore.
Le Mac Laren
Frère chef,
Tu as effectué ton CEP 2ème degré, tu es chef de troupe, ACDE, impliqué dans la branche verte et tu souhaites aller plus loin dans ta formation de chef éclaireur pour devenir scoutmestre :
Parles-en sans tarder à ton ACDE ou ton commissaire de district, et manifeste-toi auprès de la maîtrise du MacLaren ([email protected]) en laissant un numéro de téléphone. Nous te rappellerons très vite. Les inscriptions seront closes le 31 décembre.
De Gilwell à Chamarande… au MacLaren
Située au nord-est de Londres, la propriété de Gilwell park fut achetée par Mr. William F. de Bois MacLaren, ami de BP qui voulait en faire un lieu de camp pour les scouts et les cadres du Royaume-Uni. Mais très vite les chefs du monde entier affluèrent et Gilwell devint centre de formation international, garantissant ainsi l’unité du scoutisme.
Les premières badge de bois furent remises à la fin du premier camp, en septembre 1919. C’est Francis Gidney (camp chief CC) qui le dirigea jusque 1923. Le père Sevin suivit le 26e cours en 1922 et revint l’année suivante pour « se familiariser » avec le louvetisme. Le colonel John Wilson fut le 2e camp chief jusqu’en 1943. John Thurman (3e CC) lui succéda avant d’être lui-même remplacé par John Huskin (4e CC) en 1969. Depuis cette date, Gilwell a perdu son caractère international et reste destiné aux scouts du Royaume Uni.
La famille Thome, propriétaire du domaine de Chamarande situé à 50 km au sud de Paris, accueillit le premier camp de la Fédération des scouts de France pendant l’été 1922 : 600 scouts vinrent de toute la France.
Autour du feu à Chamarande
Après ce succès, le père Sevin traversa la Manche pour observer les méthodes de formation des chefs. Il fut nommé deputy camp chief for the scouts de France le 16 octobre 1922. Chamarande fut prêté « indéfiniment à l’usage des scoutmestres » et l’inauguration officielle de la 1ère Chamarande eut lieu le 31 mars 1923 pour le premier cours de scoutmaîtrise. Il compta vingt-quatre stagiaires. Deux autres cours furent organisés la même année ainsi qu’un cours de louvetisme dirigé par Vera Barclay.
D’année en année, on ne cessa d’aménager le lieu du QG où on pouvait lire sur une banderole :
« La loi scoute est loi du camp. »
Cham assurait huit types de cours :
- Le Camp national d’entraînement pour les éclaireurs,
- Louvetisme,
- Route,
- Commissaires,
- Perfectionnement,
- Maîtrise,
- ACDL-ACPrL
- Aumôniers.
Ce fut le père Sevin, en tant que commissaire à la formation des chefs, qui coordonnait ces cours. En 1933, il fut « déchargé » de ses fonctions sans ménagement.
En 1934, ce fut Pierre de Montjamont DCC (93e SWCB,– stage de badge de bois à Gilwell) qui dirigea le 25e cours à Chamarande tandis que le 26e, dirigé par Pierre Delsuc DCC (93e SWCB), se tint en même temps à Breuil. Henri Dhavernas DCC suivit également le 93e SWCB en 1932. Il dirigea le 32e cours de Chamarande en 1937.
Pendant la seconde guerre mondiale il y eut quelques cham clandestins, mais les installations furent détruites et les archives servirent à allumer les feux de cheminée !
En 1945, le camp eut lieu à La Chapelle-en-Serval (près de Senlis) sous la direction de Guy Houist. Entre 1948 et 1956, vingt-quatre cours furent organisées, dont vingt (soit près de mille chefs !) au Château de Pontchevron (Loiret) par Michel Menu, DCC. En novembre 1951, les Scouts de France abandonnèrent le site de Chamarande. Des raisons de succession dans la famille Thome nécessitèrent de vendre l’ensemble du domaine. Les Scouts de France s’installèrent alors à Jambville. En 1956, Michel Menu quitta Cham. Une page de l’histoire de la formation des scoutmestres fut alors tournée. « Après 1956, les Scouts de France continuèrent à faire des Cham… à leur manière, mais sans grande relation avec les méthodes inspirées de Gilwell. » (M. Menu).
La filiation du MacLaren
Pourquoi créer un Cham-FSE ? Personne ne s‘est posé la question. Cela nous semblait naturel. Naturel, car nous venions de mettre au point à la FSE une série de camps-écoles visant à la formation des ACT, puis CT. Il nous restait à poser le couronnement de notre œuvre : un camp-école préparant au brevet de scoutmestre. Un Gilwell FSE. C’était en 1970.
Après mon passage par Gilwell Park, le gardien de Gilwell m’avait déclaré que tout le monde scout préférerait nous voir créer notre propre camp national d’entraînement (CNE) plutôt que de venir chercher notre formation auprès des anglais. Il nous conseillait même de lui donner une structure internationale en délivrant commun » des trois ou quatre bûchettes. Il suggérait de rechercher « l’apostolicité » auprès d’un deputy camp chief encore vivant et partageant nos idées.
(extrait d’un article rédigé par Pierre-Yves Labbe en 1990).
Ainsi, ce fut Henri Dhavernas DCC qui accepta de venir « chaperonner » le premier camp national d’entraînement à Fontainebleau en 1970. Il transmit ses pouvoirs en présence de P.G.K., à Pierre-Yves Labbe qui fut dès lors le premier DCC FSE.
Depuis, la filiation a toujours été respectée et la chaîne dans les successions à la tête des camps-écoles de la fédération n’a jamais été brisée !
Le nom de Cham-FSE étant trop restrictif, on choisit le nom de MacLaren qui est toujours camp de formation de scoutmestre, c’est à dire « Camp de prise de conscience du métier de scoutmestre » (P.-Y. Labbe). Fidèle à ses racines et toujours nomade, le MacLaren s’est déroulé tous les ans sauf en 1978. Plus de 450 chefs ont suivi le camp national d’entraînement, les deux tiers étant des CT. La communauté des chefs brevetés reste tous les jours unie par la prière du Magnificat !
La Badge de bois
Le brevet de scoutmestre
Baden Powell créa ce brevet de scoutmestre pour les chefs ayant suivi la formation de Gilwell. Celle-ci consistait en trois étapes :
- une préparation (devoirs par écrit),
- un camp (les chefs étant répartis en patrouille),
- une mise en pratique dans la troupe (temps d’application).
Ainsi, une fois les deux premières étapes franchies, on pouvait porter une bûchette à la boutonnière. La seconde se portait à la courroie du chapeau lorsque la dernière étape était accomplie. Dans l’AGSE, le brevet de scoutmestre est composé de deux bûchettes portées autour du cou par un lacet de cuir, d’une bague de foulard à deux torons et d’un foulard aux couleurs du tartan MacLaren.
Dès 1922, Gilwell Park devint centre de formation international garantissant l’unité du scoutisme. Le but était d’unifier les méthodes et de garantir leur authenticité. La Badge de bois est donc un brevet scout international, signe d’une compétence de service reconnue.
Les bûchettes
Les premières bûchettes provenaient d’un collier trouvé par BP. Il appartenait au roi zoulou Dinizulu. À chaque réunion de la tribu, on retirait un tison du feu pour le joindre à ce collier. Chaque morceau de bois garantissait l’application des décisions prises et la conservation des traditions. Ce bois d’Afrique était très tendre, ce qui lui donnait cet aspect percé en son centre une fois retiré du feu… Les bûchettes originales étant très vite épuisées, les suivantes furent taillées dans des tisons en hêtre provenant du dernier feu de camp. BP portait six buchettes !
Le camp chief porte quatre bûchettes pour symboliser sa charge de « chef des camps de chefs de la section dans laquelle il est nommé ». Les deputy camp chiefs en portent également quatre et les assistant camp chiefs trois, le chefs brevetés deux. Le lacet, quant à lui, fut donné à BP par un « ancien » lors du siège de Mafeking (octobre 1899 – mai 1900). C’était un porte-bonheur.
Le foulard
À l’époque, le foulard remis aux scoutmestres était gris-rosé à l’extérieur et orangé à l’intérieur. En réalité, c’est un problème de métier à tisser qui fut à l’origine de ces couleurs mais l’esprit pratique de BP y vit un symbolisme : « la braise rougeoyante de l’esprit scout qui couve sous les cendres de l’humilité ». Chez les GSE, les stagiaires portent un foulard gris symbole d’humilité. En hommage à la générosité de Mr. William de Bois MacLaren qui avait réuni la somme pour acheter Gilwell Park, un rectangle du tartan était cousu dans la pointe du foulard. La bague fut créée au début des années 20 par Bill Shankley, membre de l’équipe de Gilwell. De 1943 à 1989, elle était attribuée une fois la « formation de base » accomplie.
La bibliothèque
Voici quelques ouvrages qu’il est opportun de posséder dans sa bibliothèque de chef (carnets de progression des éclaireurs, livres techniques, ouvrages sur la pédagogie scoute, et documentation éditée par l’Association des Guides et Scouts d’Europe). Ils peuvent bien sûr être dans la bibliothèque de maîtrise afin que chaque chef puisse y accéder facilement. Chaque chef de troupe doit par ailleurs compléter deux documents au cours de l’année, qui l’accompagnent dans sa mission : le livret de bord d’année, et le dossier de camp d’été. Ceux-ci sont disponibles sur le Next.
Documents à posséder absolument :
- Cérémonial des Guides et Scouts d’Europe ;
- Le livret de bord, dossier d’année ;
- Le dossier de camp ;
- La règlementation, dernière mise à jour de 2014 ;
- Guide des bonnes pratiques alimentaires, pour le chef intendant.
Livres conseillés :
- Art et technique du Scoutmestre, Michel Menu
- Le scoutisme, père Jacques Sevin
- Éclaireurs, Lord Baden-Powell
- Aventure vraie, avec les raiders-scouts, Michel Menu
- Scoutisme en mission, Philippe Thos
- Devenir scout, une aventure, Michel Menu
Livrets de progression des éclaireurs :
- Le piste ;
- Badges, carnet de brevets ;
- Le carnet du CP - A venir;
- Embarque (éclaireurs marins) ;
Documentation proposée par l’AGSE :
- Le lys et l’encens (livret spirituel) ;
- Le quatre cadres (expression).