Dans le camp de la Troupe Montagne 3ème Chambéry, d’un coup, la trompe sonne ! Attentifs, nos cinq cordées écoutent… c’est un rassemblement qui est sonné.
C’est seulement lorsque nous voyons la maitrise équipée avec du matériel d’escalade, et montant un rocher pour mettre en scène le départ, que nous comprenons : c’est l’appel du sommet ! Ce « fameux 3 000 mètres » que nous attendions (ou redoutions) est enfin à la portée de nos crampons.
Le CT transmet ses consignes à chacun, puis nous rentrons dans nos coins de patrouille et nous nous hâtons de faire nos sacs et de préparer le Pass Montagne que nous a donné le chef.
Une grande aventure vient de commencer, et durera jusqu’au lendemain. Nous savons tous que c’est une expérience inoubliable que nous allons vivre. Plusieurs d’entre nous ne sont encore jamais montés aussi haut en altitude !
Juste avant le départ, nous rencontrons les AMM (Accompagnateurs en Moyenne Montagne) qui nous accompagneront durant le périple, et nous quittons le camp sous le soleil et dans la bonne humeur.
Nous marchons d’abord jusqu’au lieu de bivouac, un alpage situé à environ 2000m, où l’on fabrique du Beaufort, un fromage typique de Savoie. Arrivés en fin d’après midi, nous avons le temps de visiter la ferme de l’alpage, et de suivre un atelier de formation à l’alpinisme dispensé par nos accompagnateurs.
Chacun s’attelle ensuite à la préparation du repas et de la veillée. Celle-ci a lieu entre les sommets les plus mythiques de la Vanoise, sous les étoiles. Que demander de mieux ? C’est dans ce cadre propice à l’émerveillement que la troupe part se coucher. Il faut dormir vite et bien, la journée de demain sera rude, longue, mais magnifique !
Le lendemain, nous nous levons à 5 heures, l’obscurité habille encore de son sombre manteau le bivouac.
Une fois le petit-déjeuner avalé, tout le monde se met en route ! Un léger vent frais matinal nous caresse le visage.
L’ascension commence, le rythme est constant. Au fil de la montée, tout le monde découvre des paysages incroyables, la montagne est si belle ! Les tarines et autres bêtes d’alpages nous laissent passer sans bruit. Puis, arrivés sur un plateau, nous contournons l’objectif : la Pointe de l’Observatoire, un sommet rocheux perché à 3 015 mètres d’altitude et dépourvu de toute végétation, où vivent de nombreux chamois et bouquetins.
Chaque pas nous rapproche un peu plus de ce géant de pierre. Encore deux heures de marche et nous voilà aux pieds du col d’Assois, dernier obstacle avant le sommet. A ce col, une pause est de rigueur : rassemblement, tout le monde en uniforme ! Le rassemblement a lieu sur les cimes, pour remettre les insignes de « patrouille cime » à la Cordée du Loup, qui a brillamment réussi tous les défis durant l’année. La solennité de la cérémonie va de pair avec la majesté des lieux…
Un coup d’œil dans le vide nous rappelle que plusieurs milliers de mètres à pic nous éloignent du bas du sommet.
Après une pause bien méritée tout en haut, nous commençons la redescente, escortés par de nombreux brocards et bouquetins. En une heure et demie, nous voici de retour à l’alpage.
C’est la fin d’une aventure incroyable, qui nous a unis dans la fraternité scoute et le goût de l’effort.
Pierre-Victor
Second de Cordée de l’Ours
3ème Montagne Chambéry
