In Aventures

Premier jour

 8h15. Après une longue nuit de sommeil qui va s’avérer utile, les sacs sont bouclés, chargés dans la voiture : nous voilà partis pour le mont Thabor, dans le massif des Cerces dans les Alpes.

Le mont Thabor, c’est un sommet de 3178 mètres que nous allons gravir dans des conditions hivernales. En effet, malgré le printemps (cette ascension a été faite le week-end de… l’Ascension !), la neige persiste, donc le danger aussi. Le PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne) de la région nous a plus que vivement conseillé du matériel de haute montagne (crampons, corde/mousquetons, casques, piolets, packs ARVA : Appareil de Recherche Victime Avalanche), en supplémentaire de notre matériel de scout alpin (raquettes, bâtons et guêtres). Nous arrivons au parking, lieu du départ, à 1700 mètres d’altitude vers 10h. Le soleil brille !

« Vous allez vivre une aventure exceptionnelle »

Sous les encouragements et les conseils de M. Bublot (de l’équipe technique nationale montagne, le Bouquetin), nous débutons notre périple. La marche d’approche du premier jour est longue mais splendide. De la vallée, nous admirons les sommets encore bien enneigés que le soleil illumine. Après 2 heures de marche, nous chaussons les raquettes, que nous ne quitterons plus jusqu’au soir ; en effet il restait encore plus de 2m de neige sur la plupart du parcours. Vers 18h, nous arrivons sur notre lieu de bivouac à 2650 mètres, juste au pied du Mont Thabor. La marche est terminée pour la journée, pour un total de 1350 mètres de dénivelé (1150 positifs, 200 négatifs). La température est alors de 0°, quoique le ressenti soit plus bas à cause du vent glacial. Nous dressons nos tentes derrière des murs de neiges (pour s’abriter du vent) et préparons le repas. Vers 20h30, au lit !

Second jour

La nuit est rude et courte, la température était d’environ -10° et un scout de la cordée nous a réveillés toute la nuit a cause de problèmes de gastro. A 4h45, le réveil sonne. Crampons au pied, knickers et polaires au corps, casque sur la tête, et le sourire aux lèvres, nous partons. Ce jour là, le brouillard a remplacé le soleil et l’ascension se déroule dans le froid et le vent. Vers 8h30, nous sommes au sommet ! Malheureusement, point de Mont Blanc, de Meije ni d’autres sommets en vue car le brouillard est toujours présent. Nous redescendons au lieu du bivouac, mais le brouillard complique la chose, et nous tournons en rond pendant plus d’une heure avant de retrouver nos traces de la montée. Ensuite, nous plions les tentes, rangeons nos affaires puis entamons le retour. Le retour est long et épuisant, d’autant plus que la marche ne s’arrête pas au parking duquel nous étions partis, mais à un chalet situé 250 mètres en dessous. Nous terminons notre formidable aventure avec 2625 mètres de dénivelé dans les pattes – 575 positifs, 2050 négatifs – en une journée. Exténués mais heureux, le visage brûlé par le soleil mais rayonnant de joie, nous savourons une raclette amplement méritée pour clore cette expérience incroyable.

Nous restons dans les Alpes une troisième journée ; celle-ci n’est pas un raid, mais une journée service. Pour cela, notre cordée retourne sur le lieu du Rallye Montagne, qui s’est déroulé en février. Notre service a pour but de nettoyer les déchets oubliés lors du rallye, et de déplacer les branchages utilisés par les patrouilles pour les abris.  La besogne est compliquée est longue, mais en vaut le coup vu l’état des lieux. Cette journée de service clôt notre séjour dans les Alpes. Le lendemain, à la messe, nous remercions la Vierge Marie pour sa protection lors de notre ascension, et nous lui confions tous ceux qui ont rendu ce raid possible. Le mont Thabor reste un souvenir gravé dans nos cœurs, qui n’attend plus que d’être gravi par d’autres patrouilles !

Edmond Huet
Second de la cordée de l’Aigle, 3ème Chamalières