In Aventures

Plongée au coeur de la Grande Guerre

Le dimanche 2 avril, nous partons avec deux-cent scouts parisiens vers le paisible village de Chevry-en-Sereine (77) et découvrons notre lieu de camp de Pâques : un château classé du XVIIème siècle, entouré de douves ; puis de chaque côté, la forêt… qui sera notre terrain de jeu pour revivre les grandes heures de la Première Guerre mondiale.

 

Les sept troupes présentes sont réparties en sous-camps : Somme, Marne, Meuse et Chemin des Dames. Autant de noms évocateurs pour un jeune français. Ces sous-camps sont eux-mêmes divisés en quatorze bivouacs de deux patrouilles qui ne se connaissaient pas, portant les noms de glorieuses villes durement affectées par la Grande Guerre : Epernay, Douaumont, Montmirail…

Tout ce camp est organisé autour du « commissariat », une dépendance du château qui regroupe l’intendance, l’infirmerie et le centre de commandement des trente chefs présents.

Après les installations, les journées se suivent mais ne se ressemblent jamais. Nourris de l’Eucharistie, nous avons vécu en frères scouts, et nous avons partagé la joie d’assister à la promesse d’une vingtaine d’aspirants.

Pendant les olympiades, sur fond de paris sportifs endiablés, nous avons tout donné sous un soleil de plomb. Puis durant la Journée Village nous avons déambulé à travers différents ateliers techniques : moulage d’empreintes d’animaux, cartographie (passez un quart d’heure avec notre mestre de camp Constantin, et vous découvrirez que vous ne connaissez rien aux trésors de la carte IGN), chants, techniques de veillée, décodage. À la fin de la matinée, nous sommes allés faire les courses sur un marché d’époque organisé par les chefs afin de nous fournir en vivres pour le Concours Cuisine.

Le lendemain, la guerre éclate ! C’est le départ en Grand Jeu. Nous sommes partis sur les routes du pays avec des étoiles dans les yeux, impressionnés par les tableaux vivants préparés pour l’occasion : scènes de vie, scènes de guerre, passage dans les tranchées (les douves du château !). Un spectacle son et lumière pendant plus d’une heure : personne n’avait jamais rien vu de tel en camp.

L’après-midi, nous organisons une contrebande qui nous transporte sur une dizaine de kilomètres ! 50 kilos de farine devaient être acheminés d’un point à l’autre du pays, en évitant les patrouilles de police. Les 14 patrouilles étaient divisées entre contrebandiers et policiers ; les contrebandiers habiles et discrets ont livré 46 kilos de farine à la fin du jeu, c’est une belle réussite.

Le lendemain, après une nuit froide, nous avons recruté des troupes et conquis des forts pendant une phase de stratégie puis nous nous sommes disputés ces forts durant la phase finale, où les réflexions stratégiques ont cédé la place aux échanges de coups…

 

Pour tous les scouts, cette expérience a été très enrichissante et nous a permis de découvrir d’autres unités, de nouveaux chants et techniques. Et nous avons mieux appris à vivre la Loi Scoute à fond, autour du Christ. « Messieurs, je veux que vos chants déchaussent les fondations de cette église ! »Les pierres ont tremblé et se souviendront à jamais de ces 6 jours où 230 scouts d’Île-de-France ont chanté leur prière : « Seigneur Jésus, apprenez-nous… »

Pour nous, chefs de patrouille, ce camp a été une aventure inoubliable : autant de patrouilles, une nécessaire coopération entre bivouacs et des moments forts entre CP pour apprendre à mieux servir nos garçons.

La Grande Guerre, thème de ce camp, a contribué comme en 1914 à rassembler dans l’effort des jeunes Français de tous horizons. Unis autour de la patrie mais aussi des trois vertus scoutes que sont la franchise, le dévouement et la pureté.

 Wladimir de Lapeyrière
CP de l’Aigle (27° nautique Paris).

    

   

   

Photos : © Constantin Rateau – Guides et Scouts d’Europe